Comment vivre le quotidien avec une personne dépendante ?
Vivre aux côtés d’une personne qui souffre de dépendance peut générer un profond sentiment d’impuissance et une souffrance au quotidien. Voici quelques pistes de compréhension qui pourront vous aider et vous inciter à réagir d’une tout autre façon face à la dépendance qui entraine des dérives chez un être qui vous est cher.
Qu’est-ce que la dépendance, et comment réagir face à une personne qui souffre d’addiction ?
Dans les moments de souffrance, certaines personnes se réfugient vers une substance pour en devenir dépendantes, mais elles peuvent aussi afficher un comportement très révélateur du trouble dont elles souffrent. Il peut s’agir de dépendances amoureuses, relationnelles, de difficultés dans le travail, ou encore d’une dépendance à l’alcool, à la drogue, ou au sexe, par exemple.
La personne en souffrance a alors l’impression d’être démunie et cette dépendance semble vouloir illusoirement combler ce manque. Et si ce mal-être s’exprime au niveau du comportement, cela peut révéler un besoin de solitude, ou de rejet dans tout ce qu’on lui propose par exemple. Ces attitudes destructrices sont des moyens de se cacher face à une douleur physique ou psychologique, déjà bien ancrée.
Difficile donc de savoir réellement comment se comporter face à une personne dépendante. On a naturellement le réflexe de créer un climat de pression, en voulant notamment cacher l’objet de l’addiction ou bien encore en multipliant les remarques. Alors, quelles réactions et attitudes devons-nous vraiment établir ? Que ce soit un enfant, un conjoint ou bien un autre membre de votre famille souffrant de dépendance, comment faut-il réagir ? Voici quatre éléments importants quand l’on vit avec une personne dépendante.
Ne pas créer une pression au quotidien
Le premier conseil n’est pas le plus facile à appliquer, mais il est important de ne pas culpabiliser la personne dépendante, en multipliant les remarques par exemple. Il est donc inutile de compter le nombre de verres bus, de substances prises, ou le nombre d’appels pour être rassurée dans la journée. C’est en créant une forme de pression, ressentie par la personne dépendante, que cela augmente son besoin de comportement destructeur.
Si, au contraire, la personne en souffrance est laissée seule avec soi-même, dans ce qui est bien ou mal, ce même comportement nocif peut alors sensiblement baisser. Seul avec sa conscience, l’individu cherche ainsi, au bout d’un moment, à se raisonner et à se responsabiliser. C’est finalement un cercle vicieux qui peut malheureusement se mettre en place : plus la personne sent une certaine pression au quotidien, plus son mal-être augmente et elle ne se sent alors pas bien du tout. De ce fait, il n’est ainsi pas rare qu’elle s’enfonce davantage dans le cercle vicieux de son addiction.
L’encourager les démarches visant à apporter une prise de conscience
Et outre le fait de ne pas mettre de pression, il est aussi possible d’aller bien plus loin, comme avec l’idée d’encourager ce que fait ce proche dépendant. Votre enfant ou votre conjoint est dépendant de son ordinateur et passe ses journées, mais aussi ses soirées dessus ? Annulez alors un événement puisqu’il préfère sûrement rester sur son ordinateur et faites-lui savoir. Observez ensuite sa réaction.
C’est finalement en allant vers l’extrême qu’il devient parfois possible de faire naître la prise de conscience, tant recherchée. Mais attention, ces actes doivent être faits sur les conseils de spécialistes pour se révéler bénéfiques.
Quand le trouble est parfois trop ancré et que rien ne marche, il faut parfois s’ouvrir à une relation paradoxale pour débloquer quelque chose.
Et ce n’est pas parce que vous semblez aller dans le sens de cette personne dépendante que vous cautionnez ce qu’elle fait. Il s’agit plutôt d’un test de déblocage, notamment quand vous avez déjà tout essayé. N’hésitez pas alors à lui dire que vous la comprenez, mais que vous ne savez pas quoi faire. En exprimant cela, vous montrez aussi que vous n’en voulez pas directement à la personne dépendante, mais à son trouble. Il est donc important aussi de poser les choses calmement, sans pour autant exprimer des reproches, comme nous avons pu le voir.
Multiplier l’énergie positive pour prendre soin de soi
Pour aider les autres, il faut d’abord être bien soi-même. Si l’on a tendance à donner toute son énergie pour aider une personne qui souffre de dépendance, surtout quand l’on vit avec, il est aussi important de ne pas s’oublier soi-même. C’est même en prenant soin de soi, en faisant ce que l’on aime et en reboostant ses batteries notamment, que l’on parvient plus facilement à dépasser les difficultés. Une personne en souffrance a besoin de sentir la présence d’une personne forte et disponible. C’est en utilisant des pensées positives et en croyant aux changements probables de cette personne dépendance, même si cela doit prendre beaucoup de temps, que vous pourrez aller vers un avenir plus serein. Il est finalement très important de ne pas s’oublier, car, à vouloir trop aider une personne addict, vous pourriez bien vous épuiser vous-même et tout perdre. Ainsi, il faut que vous soyez une vraie source d’énergie et que vous apparaissiez comme un moteur pour aller mieux.
Ne pas rester bloqué par rapport à son comportement
Il est aussi important de ne pas vivre uniquement pour cette personne dépendante. Si celle-ci accapare beaucoup de votre temps, vous ne devez pas mettre votre vie entre parenthèses et vous empêcher d’avancer. Essayez justement de vivre de la manière la plus normale qui soit. Si inéluctablement, vous êtes affecté personnellement par cette situation, partez du principe que le quotidien ne s’arrête pas. Essayez donc de vivre une vie la plus naturelle possible, et si vous estimez que ce n’est plus de votre ressort, n’hésitez pas à vous faire aider. N’oubliez pas votre propre bonheur et votre propre équilibre. Et cet équilibre justement, c’est vous qui devez le trouver.
Si vous éprouvez le besoin de partager vos ressentis avec un professionnel, vous pouvez également expérimenter en toute quiétude la consultation par téléphone.